25 janvier 2008
Rapport de force
Il regarde ses lèvres bouger mais ne l'écoute plus, les siennes restent irrémédiablement closent. Il ne comprend pas pourquoi elle cherche constamment à le contrarier. Se séparer de sa nervosité ne lui suffit pas, il faut qu'elle la déverse sur un élément extérieur, de préférence une bonne âme compatissante qui saura rester muette. Au moins, là-dessus, elle ne s'est pas trompé, elle l'a bien trouvé, suffisamment hésitant, suffisamment fragile pour ne vivre que par la séduction. Mais ça ne lui suffit toujours pas, parce que toutes les occasions sont bonnes pour se soulager aisément aux dépends d'une personne qui ne lui inspire finalement, la plupart du temps, que la destruction. Parce qu'elle n'est plus à une contradiction près, elle lui reprochera même de ne pas réagir, de laisser l'orage lui tomber dessus sans rien dire. Comment respecter quelqu'un qui se refuse à se considérer lui-même. Il le sait, il se condamne tout seul à devoir faire semblant de vouloir la désirer. Devant le miroir de la salle de bain, il a dû écraser quelques larmes qui avaient couler sur ses joues. Il aimerait tellement être différent, mais il en a pas la force, alors il est comme tous les autres et finit toujours par la culbuter, pour de mauvaises raisons. Parce que finalement elle ou une autre, peu lui importe, mais pour elle, il le sait, ça ne peut être que lui.
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