Il faut avoir perdu pour se trouver
Je ne suis plus toute seule désormais, du moins en apparence. Il est assez fou pour partager ma vie et son idéalisme me ravit. Nous sommes fait l'un pour l'autre sans aucun doute, mais l'être humain se plaît à compliquer ce qui lui paraît trop simple. Cette vie à deux est un nouveau défi. Je suis grisée par le challenge même s'il est parfois décevant de croire que l'amour suffit à former un tout. L'animal – finalement apprivoisé – est avide de liberté sans contraintes; il faut apprendre les concessions. On joue, on se fâche un peu, on finit par se regarder le sourire en coin, peut-être un peu honteux d'être restés d'incorrigibles enfants qui ne peuvent s'empêcher de faire des bêtises. On se promet alors de ne jamais se trahir.
Il aura fallu surmonter quelques obstacles, être patiente, se tromper aussi parfois, et oublier la douleur avant de trouver une âme, un regard, des mains, un être qui pour une raison étrange, ne vous laisse réellement pas indifférent – les autres ne sont que des ombres qui passent –. Bref, c'est une histoire comme il en existe depuis toujours. Une moitié d'orange destinée à retrouver son pendant. La greffe est en cours, pour le meilleur et pour le pire j'imagine, alors la terre peut bien s'écrouler.