Le monde est à nous

Je me protégeais de toi qui désirait seulement m'aider. Tu avais peur aussi et tu n'as pas su comment répondre à mon appel au secours. Je n'avais pas besoin d'entendre que l'horizon est loin d'être rassurant, que rien ne vaut pas plus que ça. Parfois je me demande si tu voulais que je devienne violente, et pourtant tu sais que jamais j'en aurais fait une solution. Il y a longtemps que nous nous sommes séparés maintenant. Je me souviens c'était un matin d'été, on s'est éloignés en douceur pour retenir la chaleur des émotions passées, peut-être même que nous le sentions venir cet abandon, réciproquement, après s'être retrouvés là, au même endroit, pas vraiment par hasard. Ce ne sont que nos regards qui se sont parlés, les mots étaient de trop. Dans une dernière étreinte tu m'as fait comprendre que tu me remerciais d'avoir pu compter. Je ne t'en veux pas, c'est ainsi que j'ai grandi.