Nuit blanche

C'est frustrant, hier soir, les phrases se formaient spontanément dans ma tête, sans même le vouloir, sans hésitation, dans un flot continu, presque submergée, j'étais heureuse de la présence de cette voix, la mienne, qui récitait toujours ces mêmes paroles, comme une prière, pour ne pas oublier celle que je suis. Et puis ses images, des lettres, des visages, des presque corps, dansant allègrement dans une composition équilibrée et fluide. Les mots manquent mais restent les émotions et les formes qui me paraissent impossible à décrire. Peut-être que seul mon regard est différent , comme si chaque objet s'ornait d'une superposition d'étoffes et de voiles que chacun serait à même de dévêtir selon son niveau d'implication. Je veux tout décortiquer jusqu'à l'essence. Je m'inspire, en me forçant à ne jamais copier, à chaque fois il faut trouver son rythme, la juste mesure. Quand bien même on m'indique si je peux traverser ou si je dois rester sur le trottoir, je décide que je suis sur la bonne route, qu'il me suffit d'avancer, et que c'est parce que je marche que je peux croire à mon geste.

Comments

[*anna]

bananas> ne confondrais-tu pas orgueil et fierté ?

[bananas]

"j'étais heureuse de la présence de cette voix, la mienne"

(c'est ca du "bananisme" :))