Lie to me
Deux étudiantes me demandent un stage dans ma société, une se désiste, impossibilité de se déplacer jusqu'à moi, l'autre se fait excusée par son père. Hier soir, assise dans l'herbe, je raconte mon passé, je regarde au loin ou baisse les yeux. Toujours ce sentiment coupable d'avoir eu une chance incroyable. Je ne pouvais pas faire comme tout le monde. L'éducation scolaire impose une règle de conduite qui s'adresse à la majorité, il me soutient que cette méthode ne conditionne pas l'enfant. Il est persuadé de me convaincre un jour du bien fondé des théories de soit-disant pédagogues. Je ris.
Tu tires la couverture à toi, ils, elles tirent la couverture à eux. Incapacité inavouable à savoir qui ils sont. Besoin chronique d'être rassurés, continuellement. Abus d'autorités. Et finalement ce sont toujours les innocents qui trinquent.
À en croire les "nouvelles" qui tournent en boucle à la télévision, certains préfèrent même mourir plutôt que d'affronter la réalité. Depuis toujours on rejoue les mêmes histoires et je vais bien finir par accepter que je ne peux rien faire contre le manque de courage de la plupart d'entre nous à se remettre en question et assumer ses erreurs. Je me résous à me défendre avec l'histoire du roseau qui en apparence si fin et fragile, plie mais ne rond pas. Ma force je la puise chez toi.
Ne me ferais-je donc, moi non plus, pas suffisamment confiance ? Je te regarde et me reconnais, enfin.