Anastasie

Je dois venir plus souvent écrire mes maux. Ici, l'écriture est une libération. Il me faut trouver un équilibre entre la gouvernante pincée et la pin-up qui entrouvre délicatement ses lèvres. De l'érotisme, de la sensualité et de la séduction. Pourquoi ai-je tant de mal à prendre ce rôle à la légère ?
Je ne souhaite pas dominer mais refuse d'être manipulée. Je suis conditionnée, pesée, analysée. Cette concentration de masse filtre l'idée créative pour connaître sa rentabilité. On lamine, on ratiboise, le pouvoir en place dépersonnalise l'invention et désintègre la culture. Il faut produire, toujours, avec la même poudre aux yeux, variant de temps à autre l'emballage en espérant feindre la nouveauté. Avec le standard on est certain de faire recette, et finalement c'est tout ce qui compte puisque depuis longtemps on a cessé de raconter des histoires sorties de l'imaginaire et du rêve. Nous sommes sous le règne du stéréotype et du conformisme et je n'ai pas encore trouvé comment y intégrer le grain de folie sans l'étouffer.