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*justeavant
7 mars 2008

Face cachée

Terminés les idéaux, les rêves et les grandes espérances, l'apprentissage se pratique désormais en comptant ses billets. Toute la culture est devenue une marchandise, une vedette qu'on traque pour le prestige de son image. Ce qui importe c'est d'acheter, de posséder le produit, à tout prix. Au mieux consommer de l'art mort, parce que c'est rassurant et ça permet de luire en société. L'intelligence se mesure ainsi, à la taille du porte feuille, au tour de poitrine, au capacité érectile du membre. J'ose espérer que la plupart accepte de courber l'échine par manque de courage, en se bouchant le nez, ou sans se prendre au sérieux une seconde. De mon côté, je n'arrive pas faire semblant de me complaire dans cette fange. Je suis terrifiée à l'idée de me regarder un jour dans un miroir et de voir sur ma figure leur immonde médiocrité. Dans ce fatras d'ordures, j'ai malgré tout trouver une raison de continuer. La recherche est dirigée par la curiosité et le temps retrouvé. Le souvenir d'hier, celui de l'innocence, le rappel unique d'un détail qui, sur le moment, a peut-être paru insignifiant et qui pourtant reste depuis toutes ces années dans un coin de la tête. La spontanéité de la rencontre, des regards et des sourires quand on est enfant, le goût des autres qu'on a été forcé d'oublier par contrainte ou par désillusion. Alors que règnent en maître les généralités étriquées des lois, je traque le presque rien, cette infime parcelle de lumière qui ne révèle ni le bien, ni le mal, juste la pleine existence de la beauté secrète du monde.
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Commentaires
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loïc> Ouais, ça s'apparente à une volonté de liberté. Personnellement je n'arrive pas à supporter la pression de plus en plus forte qu'on nous impose. On vit dans une société qui infantilise complètement les comportements , qui véhicule un discours de compensation émotionnelle, de frustrations et d'anxiété. On accepte pas (ou difficilement) la différence, la mixité, le handicap, on nous impose des modèles de perfection qui sont impossibles à atteindre et qui ne sont en aucun cas des assurances de bonheur. On nous enferme volontairement dans des schémas sans nous donner les grilles d'analyse qui sont nécessaires au développement d'un esprit critique. Ma démarche est "raisonnable", un moyen de prendre du recul, histoire de pas finir complètement dépendante, alcoolique ou drug addict.
L
être adulte.
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